Ce voyage fut ma première approche hivernale de la Bulgarie. J’étais convaincu de ne pas aimer cette saison qui évoque pour moi une absence silencieuse, où l’engourdissement de la nature sont les prémices d’une mort à venir. Pourtant, j’ai vu dans ces arbres dépouillés de leur feuillage, la promesse d’une Résurrection. La pluie et la neige sont la musique et la danse d’un opéra primordial. Et cette nature n’est-elle pas avant tout Sacrée ? Elle a fourni la couronne d’épines et la matière de la Croix, s’effaçant par modestie derrière l’Homme. J’ai composé un triptyque avec les éléments de cette nature éternelle, réplique de ceux illustrant la gloire de la Vierge à l’Enfant entourée de saints protecteurs. Cette végétation assoupie se fait aussi broderie, offrant son squelette dépouillé aux tourments des éléments. La vie en elle, persiste, les couleurs sont là, comme en rappel à la saison passée et à celle à venir. Bientôt viendra le temps du sacre du printemps.